CAP AU NORD

3ème semaine

Lundi 16 avril :

 

Le vent a soufflé toute la nuit. Heureusement que notre emplacement était bien à l’abri du vent sinon je pense que nous nous serions réveillés sans toit au-dessus de la tête. Au petit matin, le soleil est au rendez-vous mais un peu de vent persiste.

 

Partis vers 10 h 15, nous reprenons la grande route. La circulation est ultra chargée. C’est assez engoissant. Le vent, les côtes, les autos… La route est excessivement vallonnée. Je me demande qui a bien pu tracer cette voie sans avoir dû souffler dans un alcotest. Dommage pour nous.

 

Juste après le passage d’Albert, un panneau de limitation de vitesse coulé dans un cube de ciment s’est abattu sur la route. Arrivant, juste après, je ne pouvais passer car derrière mois d’autres autos étaient en train de me doubler. Par sécurité, un camionneur a klaxonné pour que je sache qu’il était derrière moi. Je me suis donc mise sur le bas-côté et une fois le flot passé, je me suis engagée à nouveau. Ouf ! Nous sommes tous passés.

 

Le chemin est très long, beaucoup de côtes et ce vent violent nous empêche d’avancer. C’est exténuant.

 

Vers 12 h 30, nous reprenons les petites routes. Plus calmes mais aussi ventées, elles nous permettront d’arriver à ARRABLOY où nous déjeunerons sur le pouce.

 

L’après-midi sera tout aussi difficile. Après être passés à CHATILLON-COLIGNY (BPF), nous avons dressé la tente à LA CHAPELLE SUR AVEYRON contre le cimetière.

 

 

 

 

Mardi 17 avril :

 

La nuit a été très froide.

 

Ce matin tout avait gelé même l’eau.

 

En sortant de notre tente, nous avons découvert deux écoliers qui nous observaient de loin. Nous leur avons expliqué notre voyage. Ils étaient stupéfaits.

 

Nous sommes passés à CHATEAU-RENARD, superbe ville, où nous avons pris le petit-déjeuner et fait quelques courses. Les kilomètres sont encore très difficiles. Le soleil fait son apparition et nous réchauffe enfin.

 

Arrivés à CHUELLES, nous avons rencontré José (dit marcopant), cyclo inscrit aux 100 cols (avis aux
connaisseurs) avec qui nous avons échangé quelques mots à côté des multiples puits de forage de pétrole qui se trouvaient dans les champs à proximité.

 

A midi, nous avons déjeuné sur la place de COURTENAY puis nous avons vite continué sur PIFFONDS car le temps s’est gâté.

 

Arrivés à VILLENEUVE SUR YONNE, nous rencontrons une cyclote confirmée qui nous fera un brin de causette, nous conseillera pour la route à cause d’un pont en travaux que nous devions prendre, et nous escortera jusqu’à la sortie de la ville.

 

Très vite, le mauvais temps s’accentue. Nous devons nous arrêter pour bâcher le matos et ses acolytes.

 

Le soir venu et le mauvais temps nous y aidant, nous nous arrêtons à SENS.

 

Le camping étant fermé, nous décidons d’aller à l’hôtel, vu la pluie incessante et très froide.

 

La majorité des hébergements étant pleins ou indisponibles, nous nous sommes rabattus sur un hôtel un peu plus coûteux. Tant pis. Vu le temps, c’est le moins que l’on puisse faire. En plus, grâce à la wifi nous pouvons mettre le blog à jour.

 

 

 

 

 

Mercredi 18 avril :

 

9 h 15. Nous quittons l’hôtel. Le temps est gris. Nous prenons la direction de SOUCY et savourons un chocolat chaud à TORIGNY SUR OREUSE où nous nous sommes réchauffés auprès d’un bon feu de cheminée.

 

Nous continuons la route vers SAINT-MAURICE-AUX-RICHES-HOMMES, TRANCAULT, CHARMOY où un orage nous arrose aussi copieusement qu’il fut bref.

 

Nous passons à GELANNES puis SAINT-HILAIRE-ROMILLY.

 

Traversée de la SEINE.

 

Nous poursuivons jusqu’à CELLE CHANTEMERLE où Albert arrive sur les rotules car il a été obligé de reprendre la remorque pour les quelques derniers kilomètres (10 km environ) car Kriss n’arrivait
plus à avancer dans les côtes.

 

 

 

Le vent est encore violent et le ciel menaçant. Nous recherchons un abri où la tente sera protégée du vent et qui ne soit pas cultivé comme tous les terrains. Nous finirons sur la place du village, dans un petit coin discret.

 

Les habitants se demandent qui nous sommes. Certains nous saluent d’autres nous guettent à travers les haies. Bien entendu s’ils nous voient, nous ne les voyons pas. Ha ! Ha ! Ha !

 

Nous avons dû manger sous la tente car un ciel de fin du monde arrive droit sur nous. Le temps de tout bâcher et la pluie commence déjà à tomber. Nous dînerons donc sous la tente.

 

 

 

 

 

Jeudi 19 avril :

 

Au petit matin, nous avons été réveillés par le chant des tourterelles et non par le chant des merles comme le laissait entendre le nom du village.

 

Il a plu toute la nuit. Le temps est gris et très menaçant.

 

Nos voisins ont enfin daigné nous aborder. Par sécurité, ils ont envoyé leur fils de 4 ans en première ligne. Au cas où. Parents indignes.

 

En partant, nous nous arrêtons au cimetière pour décrotter nos chaussures car nous avons des semelles compensées… de boue !

 

A la sortie du village, les premiers rangs de vignes s’offrent à nous. Nous entrons en CHAMPAGNE.

 

 

 

 

Nous arrivons à SEZANNE où Kriss valide son BPF.

 

Une Finlandaise nous aborde et nous assure que nous allons nous régaler dans son pays. « A partir de mai, c’est fleuri et il fait beau ».

 

Nous nous arrêtons à SOIZY AUX BOIS pour déjeuner à l’abri du vent dans un abribus. Tout à côté, un mémorial où plus de 1 600 noms ont été répertoriés, victimes de la longue guerre. Emouvant ! On sent bien que l’on entre dans une région chargée d’histoire.

 

 

 

 

 

 

 Le long de la route, tous les kilomètres, une borne balise la Voie de la Liberté.

 

 

 

Les villages se succèdent. CHAMPAUBERT, MONTMORT, LUCY, enfin EPERNAY où Albert achète un nouveau sac de couchage plus chaud et renvoie le sien par la poste afin d’alléger notre remorque.

 

 

 

Nous décidons d’aller dormir en dehors d’EPERNAY.

 

A la sortie de la ville, la route nous offre une côte de plus de 10 % sur 7 km avec une circulation d’enfer. Les voitures se croient sur l’autoroute. Nous ne nous sentons pas à notre place mais surtout en danger.

 

Avec la fatigue et la remorque, Kriss ne peut plus tenir la ligne droite ce qui est très dangereux car certaines voitures nous frôlent. Albert prend donc la remorque en charge car même si c’est dur avec le trike on reste en ligne.

 

Première à droite, nous allons chez GERMAINE. Petit village sympathique où nous ferons la rencontre d’un habitant cyclo à ses heures perdues et proposant le gîte aux jacquets comme il nous le  proposera.

 

Il est très tard. 20 h 30. Nous devons installer le bivouac et faire tant d’autres choses donc nous refusons son offre.

 

 

 

 

 

 

Vendredi 20 avril :

 

Au petit matin, le ciel est gris et brumeux. L’herbe fraîchement coupée est humide.

 

Non sans mal, nous nous levons et partons par VILLE EN SELVE et LUDES où nous affronterons une multitude de côtes à très forts pourcentages qui nous achèverons pour le reste de la journée. Nous
mettrons 1 h 15 pour faire les 6 premiers kilomètres. Sinon le paysage est agréable.

 

Nous voyons de belles demeures et de grandes forêts privées, clôturées et gardées, interdites d’accès.

 

Aujourd’hui encore nous avons vu un renard. Certainement un cousin de celui que nous avons rencontré hier.

 

Durant ces derniers jours, nous avons également aperçu un loriot, un chevreuil, trois coqs de bruyères (dans la même région) et un écureuil.

 

A 13 h, comme prévu, nous débarquons à REIMS où nous logerons à l’auberge de jeunesse.

 

Nous longeons le canal pour arriver à la cathédrale que nous visitons avec enthousiasme.

 

 

 

 

 

Samedi 21 avril :

 

Nous avons bien récupéré cette nuit. Nous déjeunons et reprenons la route.

 

Sortis de REIMS, non sans mal, nous passons dans BETHENY où les maisons de même structure sont toutes de coloris différents. Les jardins fleuris embaument et les habitants se déplacent beaucoup à vélo. Mais où sommes-nous ?

 

Nous poursuivons la route par ST ETIENNE, POILCOURT-SYDNEY et ASFELD où nous déjeunons. Il y a une extraordinaire église baroque en forme de viole…

 

 

 

Nous visitons le cimetière militaire allemand puis repartons par AIRE, BALHAM et HERPY.

 

 

Juste avant d’arriver à CONDE-LES-HERPY, nous rencontrons une patrouille de police, radar au poing.

 

 

 

Kriss qui lit sur les lèvres traduit la situation dans le véhicule de police.

 

En voyant passer Albert, le premier dit : « Hé chef c’est quoi ça ? Le second qui répond : « T’es c…, tu ne vois pas que c’est un fauteuil roulant ». Et le chef qui rétorque : « M’en fou, à 50 ans de la retraite, je ne vais pas commencer à avoir des ennuis… ».

 

Heureusement pour nous que les côtes ne nous permettent pas d’excès de vitesse sinon nous en sommes certains, nous aurions été flashés et direct CASTEJA.

 

Nous continuons sur CHATEAU-PORCIEN, SERY et terminons la journée à NOVION-PORCIEN.

 

Il fait beau et le temps est très agréable. Juste le temps de constituer notre réserve d’eau et de  commencer à monter la tente quand un orage s’abat sur nous.

 

 

 

Nous nous jetons sous la tente vide et attendons sagement la fin des trombes d’eau.

 

A la première accalmie, nous ressortons, préparons le bivouac et dînons.

 

Avant la fin, malgré le soleil, quelques gouttes reprendront leur danse.

 

C’est sous le chant des merles et les roucoulements des tourterelles que nous nous endormirons sur un bel espace vert avec tables en bois à disposition, juste à côté du musée de la guerre et de la paix.

 

 

 

 

 

Dimanche  22 avril :

 

 

Au petit matin, tout est mouillé.

 

Il fait beau mais vite le temps menace.

 

Nous plions vite bagages et passons à SIGNY L’ABBAYE où Kriss tamponne son BPF.

 

Il fait beau mais brusquement la pluie commence…

 

A midi, nous déjeunons devant l’église de ROUVROY. Eblouis par le soleil mais apeurés par le ciel noir qui arrive sur nous, nous fuyons. Vite rattrapés par les nuages, nous finirons toute la journée sous la pluie la grêle abondante, il fait noir, il ne manque que la neige au programme. La pluie durera jusque tard dans la soirée.

 

Le paysage aujourd’hui a changé, il ressemble d’avantage au piémont pyrénéen avec des forêts de sapins et ses départs de cols qui tapent bien dans les jambes.

 

 

 

Nous stopperons à ROCROI où nous déciderons de prendre une chambre afin de nous sécher.

 

 

 

 

 

 

Nous serons accueillis chez Françoise et Serge qui nous bichonnerons. L’accueil est très agréable, le cadre magnifique et la gastronomie de circonstance.

 

 

 

Nous boirons notre première bière belge.

 

 

 

Nous dégusterons de délicieuses souris d’agneau, la salade verte du jardin, le tout arrosé de délicieux vins de CAHORS et de COTE DU RHONE. Merci à eux.

 

Nous pourrons désormais reprendre la route. Direction BELGIQUE.

 

 

Bilan de la semaine : la progression a été bonne malgré la mauvaise météo qui ne nous lâche pas. Mais elle se termine dans une ambiance de rêve et en plus, nous avons franchi notre 1 000ème kilomètre.

 

 

 

 



17/04/2012
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